Championnats de France Masters DC FFHMFAC 2014

Ce dimanche 4 mai je me suis réveillé…

… vieux.

Ooohhh « vieux », pas à cause de raideurs dans le bas du dos ou de douleurs aux épaules, nOOOoonn… mais c’est fou comme l’appellation « Master » vous fait prendre conscience que vous avez franchi un cap dans votre existence…

Ce dimanche matin donc, en ouvrant les yeux, après une nuit quelque peu agitée par une pizza lourde à digérer, je me préparais à participer, à 39 ans, à mes tous premiers Championnats de France Masters et à ma première finale de Développé couché FFHMFAC en mouvement seul; la seule grande échéance de la saison puisque, pour le moment, j’ai dû mettre la Force athlétique en stand by…

Une pizza, la veille d’une pesée ? C’était ça… ou un kebab… ou mourir de faim. La campagne champenoise est vaste et belle mais par quelques endroits, surtout passé 21h00, elle peut se révéler… Comment dire… ?

Idéale pour le tournage d’un épisode de The Walking Dead quand même…

Jeff, qui m’accompagnait, et moi, tels des morts-vivants affamés, devions nous sustenter avant de rejoindre notre chambrée. Un quart de la spécialité italienne est tout de même restée dans l’assiette.

Une douche et 15 minutes de voiture plus tard, nous arrivons sans peine au Centre Culturel Napoléon III de Mourmelon-le-grand pour la messe le match de 10h00.

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Nous suivons le parcours fléché qui mène à la Pesée. Il est 8h05 et déjà une partie des athlètes engagés attendent l’appel de leur nom pour monter sur la balance et donner leur barre de départ. Ambiance Préfecture mais décontractée. En attendant, je fais vérifier mon équipement et file donner la hauteur des supports du banc et des sécurités.

Un peu plus tard, la balance rend son verdict : 73,5 kilos. La pizza n’a pas laissé de séquelles pondérales, parfait. Barre de départ à 172,5kilos… déjà plus lourde de 7,5 kilos de mon record personnel. En dessous de 172,5 kilos, avec mon nouveau maillot, je peine à toucher la poitrine.

Nous sommes huit en Master 1 en -74 kilos, une catégorie relevée par la présence de compétiteurs aguerris dans la discipline comme le réunionnais Jean Max Rivière, le champion national en titre du trois mouvements en M1 Vincent Halbot et surtout l’indétrônable Alphonse Cucuzzela, fraîchement auréolé d’un sixième titre mondial. Tous les trois sont en lice pour le podium.

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La veille, la scène du CCN III a vu concourir les Jeunes et les Espoirs, les Masters féminines et les Masters – / + 120 kilos. Durant ce week end, près de 175 athlètes auront foulé l’estrade dédiée à la compétition. Ce matin, c’est au tour des -59, 66 et -74 M1, M2, M3 (de 39 à 70 ans et plus si vous préférez…). Le plateau surélevé et l’éclairage des projecteurs mettent parfaitement l’athlète en valeur. A gauche de la scène, un vidéoprojecteur affiche sur grand écran l’évolution de la grille de match en temps réel. Le CADM FAC de Mourmelon – le club organisateur – orchestre d’une main de maître cet évènement, fort d’une armée de bénévoles, identifiables à leur T-shirt rose, qui s’affairent dans la bonne humeur à la buvette, à la sono, veillent au maintien de la propreté des lieux et bien sûr au chargement des barres.

Trois groupes sont constitués : Les -74 kilos M1 sont regroupés dans le dernier.
Je débute mon échauffement dès le début du second groupe. Alphonse, notre champion du Monde, a commencé le sien, en toute quiétude, bien avant. Suffisamment de bancs et de poids sont mis à disposition. Les charges montent au fur et à mesure que le deuxième match avance ; je passe ma dernière barre de chauffe à l’issue de celui-ci. Le timing ne pouvait être meilleur.

Début de la compétition : je suis étrangement détendu malgré le peu de progression possible pour la suite du match. Est-ce les trois essais à réaliser au lieu des neuf en FA ? Ou bien l’esprit et l’ambiance chez les Masters ? Ou encore l’attitude zen de Jeff ? Je n’en sais rien, mais ce qui me préoccupe à ce moment là : valider ma première barre.

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Les quatre premiers athlètes du groupe viennent de passer. C’est à moi…

Trois lampes vertes. Je viens de valider un record personnel qui me classe international en Master et national en niveau senior ! Le match continue : prudents, nous demandons 175 kilos. Je suis la fin du premier essai sur l’écran plat mis à disposition dans l’espace de préparation des athlètes. Alphonse passe mais l’un des pareurs-suiveurs se trouve dans le champ de la caméra. La décision des arbitres est annoncée au micro : « Essai ».

Un premier essai invalidé, ça arrive, même aux champions. Il réussira ses 215 dans la deuxième manche qui se prépare. Les chargeurs redescendent la première barre à 140 kilos puis entament un nouveau crescendo de « Tac ! » et de « shkling ! » métalliques. La valse des athlètes se poursuit : 157,5 kg, 157,5 kg, 160 kg puis 175 kg, ma barre. Je monte sur le plateau avec plus de détermination…

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Malheureusement, j’eSSuie un Sérieux revers dans l’aSCenSion de l’eSSieu d’aCier. EXtenSion défiCiente… ESSai. Ciel ! Pour qui Sont Ces Serpents qui Sifflent Sur mes triCepS ?

Je ne suis pas parvenu à tendre mes bras. Je pars pour une dernière tentative avec la même charge.

Pendant ce temps, la course pour le podium s’engage : Rivière et Halbot valident respectivement 180 et 185 kilos. Alphonse n’est pas encore dans le match. Cette fois, je préfère regarder la prestation du champion du monde depuis le petit escalier qui mène à la scène. Le public l’encourage. Un des chargeurs cache une partie du banc. « Essai« . Une chape de plomb s’abat brutalement autour de l’estrade. Rater ses deux premières barres ne sent généralement pas bon. Le Roi du couché ne semble pas remis de sa compétition internationale d’il y a deux semaines. Une hypothétique bulle bouleverserait le classement qui s’annonçait presque logiquement au début du match : de quatrième, je passerais à trois; le trois, à deux; et le deux, premier. Vous suivez ?

Ultime montée des charges pour les M1 -74 kilos de cette édition 2014. 140… 162,5… 162,5… 165 et 175…

Détermination... Concentration...

Détermination… Concentration…

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Rouge : là encore, extension incomplète des bras. Décidément, le record personnel à 175, ce n’est pas pour aujourd’hui. Je reste malgré tout satisfait de ma perf’ pour la saison. L’issue du match approche. Vincent Halbot est en tête en validant enfin 190 kilos. Va-t-il réaliser un doublé FA + DC master cette saison ? Reste-t-il suffisamment de ressources à Alphonse pour mettre un terme à cette tragédie shakespearienne ? Il s’est enfermé dans sa bulle depuis le début de cette manche. Ultime essai à 215 kilos…

Tonnerre d’applaudissements : la barre est validée. Alphonse vient de prouver qu’il reste encore à ce jour « le Patron » du DC chez les Masters -74kg.

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Quant à moi, ce dimanche 4 mai 2014, j’ai terminé 4ème, avec la classe internationale en Master et Nationale en senior. Je me suis couché comme la veille, dans la force de mon âge. J’ai fermé les yeux en me disant que, finalement, aujourd’hui je venais de faire ma plus belle barre à ce jour et qu’à 39 ans il me reste encore de belle années pour progresser…

2 Comments

  1. Master.. ça veut dire « Maitre »..
    Nous, ici, à Fourchambault, on se console comme on peut…
    N’est pas « Master » qui veut.. on n’est pas Master en claquant des doigts.. on le devient en bossant dur.. en visant le long terme…
    Parole de quadra..;)
    bises

    • Les paroles des Masters sont pleines de sagesse aussi.
      « Maaaiiiiitre ! » j’entends ça toute la journée avec mes CP. Je vais peut-être leur demander de m’appeler « Master ! » finalement 😉
      Bises

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