WDFPF : World Championships 2012 (Rockland)

Question : Comment débuter une saison en Force athlétique ?

A : Faire un Premier Pas… à condition qu’il n’ait pas été annulé, faute de participants.
B : Prendre part à un Critérium des Espoirs.
C : S’engager par équipe aux qualifications du Challenge Jean Villenave… encore faut-il trouver deux coéquipiers suffisamment motivés pour passer les qualifications en octobre et décidés à ne pas vous lâcher à quelques jours de la finale.
D : Attendre le mois de décembre pour un Championnat départemental. Pour le Championnat Régional, il faudra repousser cette attente au mois de janvier; la saison n’en sera que plus courte.
E : Se qualifier à une finale nationale d’une des associations/fédérations de Force athlétique.

Pour ouvrir ma saison 2012-2013, je me suis orienté vers un petit F : participer à une compétition internationale.

La fatigue causée par le voyage, le décalage horaire ou la barrière de la langue sont des contraintes que l’on ne trouve pas dans une compétition locale. Faire une compétition à l’étranger permet aussi de découvrir d’autres passionnés du Trois mouvements ou des pratiques inédites. Pour toutes ces raisons, faire une compétition à l’étranger ne peut qu’enrichir un athlète. Enfin, c’est l’opportunité de mêler Sport/Passion et Voyage. Encore fallait-il se qualifier au préalable dans une des associations/fédérations existantes en France. En ce qui me concerne, j’avais obtenu ma qualification à la fin mars, lors de la finale France FSFA, fédération/association affiliée à la WDFPF.

C’est donc avec les Championnats du monde WDFPF, qui se sont tenus le week end du 27-28 octobre, aux Etats-Unis, à Rockland, près de Boston, dans le Massachussets, que j’ai ouvert ma saison. Sans faire de barres remarquables, hormis au Squat, j’ai terminé second.

La World Drug-Free Powerlifting Fédération est une fédération qui se distingue, pour le moment encore, par son classement des athlètes en équipés/non équipés; de niveau relativement accessible pour le commun des mortels  et un nombre de  contrôles anti-dopage relativement élevé, de l’ordre de 10% des athlètes présents aux épreuves. J’ai d’ailleurs été moi-même contrôlé immédiatement après avoir passé ma dernière barre.

La préparation :
Pour me préparer à cette compétition, il m’a fallu écourter l’habituelle période foncière de début de saison pour remonter assez rapidement sur les barres de mi-saison avec l’équipement d’assistance.

Au Squat, j’ai délaissé mon ancienne combinaison, une NXG fatiguée par trois saisons et une taille trop grande, pour une Super Centurion neuve à ma taille. Les essais à l’entraînement se sont très vite révélés concluants : un triplé à 220 kilos et un doublé à 232,5 kilos avec les bretelles un peu lâches car non reprises.

Ma préparation au couché, quant à elle, se présentait bien aussi… jusqu’à ce qu’une petite inflammation du tendon du coude réduise mes espoirs de dépasser 165 kilos en ce début de saison. Zut ! Shit ! Que dis-je : F*CK !!! A trois semaines de la compétition, il était préférable de réviser mon anglais d’arrêter les entraînements avec le maillot et réserver une petite séance quelques jours avant la compétition.

Enfin, au Terre, les perfs s’annonçaient prometteuses pour ce début de saison. Hop, je pouvais m’envoler confiant pour Boston en compagnie d’autres athlètes, dont Christophe, et de leurs accompagnateurs.

De son côté, Sandy, très forte mais pas qualifiée, se rapprochait aussi de la côte Ates des Stest… la côte Est des Stestes… Sorry, pas facile à dire : COTE EST DES STATES !

Sur place, nous retrouvons Cyrille puis Enzo, compétiteurs eux-aussi, accompagnés de leurs familles.

La compétition :

C’est sur la scène d’un vieux théâtre que se sont enchaînés les plateaux répartis sur deux journées : ceux des non équipés, ou « Raw », le samedi et ceux des « équipés » le dimanche.

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Beaucoup d’athlètes non équipés concourent le premier jour, mais les chargeurs-pareurs, réactifs et manifestement habitués à charger, assurent le passage rapide des athlètes, puis des groupes, sans temps mort.

Le public, nombreux lui aussi, essentiellement composé d’américains, se montre très expressif, encourageant les athlètes, quelle que soit leur nation.

Enzo, pour sa part, remporte une belle seconde place en junior -75 kilos et une très belle médaille.

Dimanche :

La pesée : 73,8 kilos sur la balance.

Squat :
Première barre chargée à 220 kilos, pour assurer…

Il n’y a que deux groupes pour cette seconde journée. Pas top quand le Coach doit s’échauffer pendant vos passages au Squat en équipé. Le Squat, avec le Couché, est le mouvement dans lequel la performance tient aussi de la personne qui vous place le matériel; ici, les bandes. C’est une question de confiance et de savoir-faire; comme lorsqu’il s’agit de parer ou passer une barre au Couché. Et comme c’est Cyrille « qui bande » habituellement à l’entraînement, forcément, ce n’est pas Fernande que j’attends…

<em> »Daivid Pirwodiu »</em>, c’est amusant de s’entendre appeler dans une autre langue mais pour le moment, pas de Coach/Cyrille pour mettre les bandes de genoux. Il doit s’échauffer. Petit stress, Christophe s’apprête à passer pour son premier essai et aussitôt après, ce sera à moi. Je peux les mettre moi-même, ces bandes, mais je risque de stresser, m’épuiser et rater cette première barre.

Finalement, l’arrivée et la dextérité de Coach à placer les bandes me rassurent avant mon premier passage.

Je suis surpris par les encouragements puis les applaudissements du public, essentiellement composé d’américains. L’essai est réussi, ouf ! J’entre dans la compétition.

Seconde à 230 kilos.

La descente est limite, une lumière rouge, mais l’essai est accordé.

Troisième essai à 235 kilos…

The lift is good ? euh… ah bon ?

Bench Press :
Premier essai à 160 kilos. Trois lampes blanches, the lift is vraiment good cette fois.

Deuxième barre à 165 kilos. Je n’ai pas demandé que l’on replace le maillot qui est remonté. Pas de renvoi lors de la poussée. La barre s’est immobilisée nette : le mur.

Je devrais bénéficier des qualités du <em>Super Katana</em> en le plaçant et en le fixant avec la ceinture. Je demande 167,5 kilos pour le dernier essai. L’ascension de l’essieu d’acier a été nettement améliorée mais pas finalisée par manque de triceps en ce début de saison. Je reste donc à 160 kilos sur ce mouvement.

Deadlift :
Habituellement, la compétition d’un athlète – du moins, en Ile de France – s’étire sur une bonne demie-journée. Dans ce type d’épreuve, comme pour une finale France, cela ne prend que deux-trois petites heures. Le rythme est nettement différent.

Première barre à 215 kilos, une formalité de l’extérieur, mais j’ai tout de même peiné. La fatigue ? Liée à la proximité de mes passages au Squat ? au décalage horaire ? Le fait d’être en début de saison ?

Pour la deuxième manche, avec 225 kilos, ma main droite s’ouvre, laissant tomber l’essieu d’acier.

Pour la dernière manche de cette compétition, je veille à emprisonner fortement la tige d’acier dans mes poings. La charge monte puis s’immobilise au moment du verrouillage. L’arbitre central me donne l’ordre de poser la barre juste avant que je ne parvienne à finaliser mon geste. Bien sûr, l’essai n’est pas validé. Dommage… Je reste donc à 215 kilos pour ce mouvement mais je viens de soulever pour la première fois, et ce, à deux reprises, 225 kilos en octobre.

Aussitôt après avoir quitté le plateau, je suis appelé pour passer un contrôle antidopage. Mon premier contrôle !

Pendant que je remplissais les deux échantillons d’analyse, Sandy atteignait les côtes du New jersey avec une force telle qu’elle aurait pu le passer aussi, ce contrôle. J’étais encore loin de me douter qu’à cause d’elle, notre séjour prévu à New York allait être malheureusement écourté…

Enfin… il reste toujours les souvenirs…

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Mes barres pour cette compétition : 5 barres validées sur 9.
SQUAT : 235 kilos (PR);
DÉVELOPPÉ COUCHÉ (bench press) : 160 kilos;
SOULEVÉ DE TERRE (deadlift) : 215 kilos;
Total : 610 kilos (PR)  – 2nd  -75 kilos.

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