Ma conception de la Force athlétique

La pression que j’avais accumulé jusqu’à la Finale fédérale est retombée immédiatement après la compétition et une sensation de vide s’est installée. Comme je n’ai plus de but pour cette saison qui se termine bientôt, la semaine dernière je n’ai fait que de la musculation d’entretien. Pas de squat, ni de soulevé de terre. J’allais à la salle histoire de faire quelque chose, ne pas laisser le corps s’endormir, et discuter de la compétition, de l’organisation, remarquable d’ailleurs, des résultats de chacun, et surtout avoir des nouvelles de ma veste que j’avais oublié à l’hôtel (avec ma carte bleue dans la poche intérieure !!! Mais où avais-je la tête ?!). Heureusement, je l’ai récupéré depuis (quant à ma tête …).

Cette semaine, j’ai décidé de faire une pause avec l’entraînement. Mon genou a besoin de repos et j’ai pas mal de travail pour l’école.

Je profite de cette accalmie pour vous expliquer le pourquoi du comment de mon sport: Pourquoi je lève des poids ? Comment je conçois les charges soulevées ?

ceinture et poids

Pour la première question, interrogez des sportifs sur les raisons qui les ont poussé à choisir leur discipline et ils vous raconteront qu’ils baignent dans tel ou tel sport depuis leur plus tendre enfance parce que c’est de famille, c’est génétique. D’autres vous diront que c’est après une rencontre, réelle ou par le biais d’un média (un athlète,un entraîneur, un match, une course ou une rencontre amoureuse), qu’ils se sont pris de passion pour l’athlétisme, le rugby ou la gymnastique. Enfin, il y a ceux qui répondront que c’est suite à l’abandon d’un autre sport, à cause d’une blessure, qu’ils se sont découvert des capacités jusqu’alors insoupçonnées et qu’ils ont aimé les sensations que leur procurait leur nouvelle activité physique.

Quelles que soient les raisons invoquées, la rencontre (ou le bain familial), les sensations (et le plaisir qui en découle) et les capacités sont intimement liées dans le choix d’une discipline sportive.

Pour ma part, la rencontre avec la Force athlétique s’est faite assez récemment, il y a environ 6 ans. Je pratiquais les trois mouvements, en plus d’une musculation d’entretien et de course à pied, comme ça, pour le fun, pour me détendre (oui, me détendre) après le travail, mais sans plus. La compétition ne me tentait pas et je ne cherchais pas forcément à battre mes propres records. Je gardais en mémoire l’image de ces gros bulldozers bedonnants en singlet et en chaussons de danse (ah, cette fameuse tenue!). Depuis, ma vision sur le Powerlifting a changé avec la rencontre ou la découverte de pratiquants au look nettement plus athlétique (ce qui ne veut pas dire que les bulldozers bedonnants ont disparu).
Avant cela, j’avais commencé à lever des poids à la fin de mon adolescence dans le souci de me muscler un peu. C’était ma période Bodybuilding. J’ai mis du temps avant de m’y mettre complètement, je n’étais pas assidu au début, puis j’ai fini par planifier un entraînement sérieux et régulier. Avec les résultats qui devenaient visibles, j’ai fini par devenir accro. Ceux qui ont le courage de s’entraîner en salle et qui ont la chance d’avoir une bonne génétique peuvent comprendre ce que l’on ressent quand on s’aperçoit que l’on peut modeler son corps à volonté, un peu comme le ferait un sculpteur, et observer en même temps des gains en force. Aussi, lors des entraînements, l’afflux du sang dans les muscles procurent des sensations indescriptibles.

Pourquoi voulais-je me muscler ? Pour plaire aux filles ? Le charme ne tient-il qu’à des kilos de viande ? Bien sûr que non et puis je n’ai jamais été le genre de type qui roule des mécaniques. Il y avait bien sûr des raisons esthétiques, mais je pense qu’il y a surtout un conditionnement depuis l’enfance. Je reviendrai sur ce point dans un prochain article.

Pour répondre à la seconde question, aujourd’hui, je ne lève plus de poids pour gagner du muscle, ni pour me dire que je suis le plus fort. En fait, mon approche de l’entraînement et de la performance en Force athlétique est comparable à celle d’un sprinter ou d’un perchiste.

perchiste

Quel est le point commun entre ces trois disciplines complètement différentes me direz-vous ? tout simplement un nombre qui symbolise la devise olympique, citius, altius, fortius (plus rapide, plus haut, plus fort), si chère à de Coubertin. Mes performances avec des charges sont avant tout numériques. Comme le sprinter qui va chercher à courir un 100 m en dessous de 11 ou 10 secondes, ou le perchiste à franchir la barre des 5 ou 6 mètres, je vais chercher à réaliser un total de 500, 600 kilos ou plus.

Comme n’importe quel sportif, je m’entraîne aussi pour donner le meilleur de moi-même, dépasser mes limites, sans être nécessairement le premier. Le plaisir passe avant tout.

Malheureusement, la Force athlétique ou même l’Haltérophilie, qui est une discipline olympique depuis la création des jeux modernes en 1896, sont encore perçus par les non initiés comme des activités de bourrins et non comme des sports à part entière. Un jour, un adhérent de ma salle, un vélotouriste d’une cinquantaine d’années, me posait sérieusement cette question : « Et à part ça, tu pratiques un sport à côté ? ». « _ Ben oui, je cours aussi deux fois par semaine, en complément, pour améliorer mes capacités respiratoires et cardiaques ». Il n’avait qu’une vague idée de ce qu’était l’Haltérophilie, une totale ignorance en Powerlifting et surtout, de par cette ignorance, un mépris pour la force. Dois-je pour autant lui en vouloir ? Bien sûr que non. C’est à nous, pratiquants, de défendre notre discipline et de mettre fin aux idées reçues en veillant à l’image que nous véhiculons : nous sommes les ambassadeurs de notre sport.

L’Haltérophilie symbolisée par Alexeîev et le rugby à la mode cassoulet sont morts. A nous maintenant d’emprunter le même chemin.

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