« Petite pensée pour toi au moment de préparer ma leçon de Maths ! 
»
Voici le sympathique message que j’ai reçu d’une amie instit’ sur Facebook, accompagné de la photo d’une activité de recherche sur les nombres décimaux tirée d’un manuel de Maths, connu des enseignants du primaire :
Agréablement surpris de trouver un sport de force dans un manuel scolaire car étant moi-même prof des écoles et devant aussi enseigner les fractions et les nombres décimaux à mes CM1, je me dis : « Cool, de l’haltéro ! »
Bon, ce n’est pas de la Force athlétique, mais ça permet toujours aux élèves de découvrir AUTRE CHOSE que du foot.
125,6 kg… 127,95 kg… Ah, ben zut, le chargement des barres n’est pas réaliste. Bon, je sais, il ne s’agit que d’une leçon sur les nombres décimaux ; mais quand même ! Pour les nombres à virgule avec des centièmes, autant choisir du saut à la perche et réserver l’haltéro pour un problème sur les masses (avec une barre à charger à 130, 180 ou 237,5 kilos, en prenant le moins de disques, codifiés à l’aide des couleurs traditionnelles et en tenant compte du poids de la barre et des bagues de serrage… Ça ne serait pas mieux, non ?
Ah ouais, ouais, mais attends… « résultat du concours de force du village Cétrolourd »… Quid de l’haltéro ou de l’arraché ? Le mouvement inscrit au programmes des J.O. depuis plus d’un siècle est relégué ici à une simple épreuve champêtre…
« Biscotto, Grosbras, Costaud, Mastock, Bull et Musclor »… Je n’avais pas encore lu les noms des bonshommes ! Il manque « Popeye, Hulk, Balèzeblaise, Hercule et Rambo »… Peut-être étaient-ils blessés ou faute d’un Q.I. suffisamment élevé, n’ont-ils pas réussi à rentrer « Cétrolourd » dans leur GPS ?
Non, mais allô quoi ?!
Bref, l’humour des auteurs de ce manuel, pour le coup, est plus lourd que les poids de la fête de Cétrolourd. Malheureusement, peu de personnes averties risquent de tomber sur cette page, et pour une génération de gamins – et d’instits – les sports de force resteront associés à cette rencontre de Grosbras, Mastock et autre Musclor pour la foire au boudin de Cétrolourd…
Alors, certains diront sans doute : « Maaaaiiiis noooonnnnnn, David, t’exagèèèèèères !!! Faut pas tout prendre au 1er degrééééééé !!! C’est pour mieux capter l’attention des gosses – pardon, des apprenants… »
Oui, sauf qu’à ces élèves – à qui ont doit leur enseigner les fractions décimales puis leur écriture sous la forme d’un nombre à virgule – on n’est pas obligé de leur parler comme à des demeurés.
Depuis un certain nombre d’années, on observe les efforts de certaines enseignes de magasins, pendant les périodes de Noël, pour tordre le cou aux clichés sexistes, véhiculés habituellement dans les catalogues de jouets. Exit donc les pages «garçons», remplies de jeux d’aventures, et les pages «filles», dévolues aux activités maternantes, ménagères et de séduction (maquillage, coiffure, bijoux). Les garçons peuvent désormais jouer à la dinette pendant que les filles réparent le pied du lit de mémé sur l’établi dernier cri Playskool. De même, pour lutter contre les inégalités ethniques et dans un souci de coller à la société, on a créé des poupons noirs, jaunes, métisses; on présente un peu plus de noirs à la télé et en politique. C’est par ces choix que les choses bougent… un peu.
Alors, Mesdames et Messieurs les auteurs d’À portée de Maths CM2 et Hachette éducation, faites un geste allant dans le même sens en remplaçant le sujet susdécrit par un autre, plus pertinent, et éloigné des vieux clichés éculés.
Merci.
J’aime !
Ah tiens
Dès la plus tendre enfance, on conditionne les petits français à croire que MUSCU = MECS et que MUSCU = PAS INTELLIGENTS.
Enseignant moi-même en finlande en ce moment pour une courte durée, je suis vraiment sidéré par le grand nombre d’haltérophiles féminines. Rien à voir avec les fades françaises sans forme, en tout cas ! 😉
La FA/halté/musculation est utile à tous, quelque soit le sexe, quelque soit l’âge.
Hélas, l’enseignement ne signifie pas nécessairement puits de sagesse, comme je l’ai appris avec l’âge.
Blog très sympathique en tout cas, je te soutiens entièrement sur la dénonciation de ce genre de clichés sexistes
En France, les clichés sexistes sont effectivement (et malheureusement) une réalité dans les sports de force et tu fais bien de le souligner. Les médias français ont leur part de responsabilité en ne montrant que les catégories les plus lourdes ou les accidents durant les quelques secondes de diffusion aux heures de grande écoute durant les J.O.. Nous avons pourtant ,en haltérophilie et en Force, des athlètes aussi féminines que n’importe quelle gymnaste. La politique de communication de la fédération française manque cruellement d’ambition et les athlètes français n’utilisent pas autant les réseaux sociaux que leurs homologues anglo-saxons. J’ai l’espoir que les choses bougeront avec le temps. Merci pour tes encouragements.