Le MAMAC de nice is very… Nice !

Aaaaahhh ! Nice… : son ensoleillement, son carnaval, sa promenade des anglais, son vieux quartier et ses étroites et tortueuses ruelles, ses charmantes maisons aux façades colorées, ses petites boutiques gastronomiques, ses cafés, ses ateliers d’artistes, et puis son…

MAMAC.

Comment ? MAMAC ? Kézako ?

Son Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain !

Oui, un musée… comme je l’écrivais dans mon précédent article, ça faisait trooooop looooonnnnnnngtemps !!! Bon, en fait, ma visite date de la mi-août, l’expo s’est terminée le 20 décembre mais le musée et sa collection permanente valent à eux seuls le coup d’œil. Et puis en cette période hivernale, le soleil niçois, ça ne fait pas de mal. Cliquez sur les photos pour les agrandir. Ça, c’est nouveau.

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La collection permanente du MAMAC, se compose essentiellement d’œuvres d’artistes contemporains, niçois pour la plupart, comme Yves Klein ou Arman, qui ont formé le groupe des « nouveaux réalistes » et d’œuvres des grands noms du Pop Art.

En plus de cette collection, le musée présentait, du 27 juin au 20 décembre 2009, une rétrospective d’un artiste américain que j’aime beaucoup : Robert Longo.

    Rétrospective Robert Longo :

Pour la p’tite présentation, Robert Longo a commencé à se faire un nom dans les années 70 avec la création d’installations artistiques puis dans les années 80 en réalisant des clips musicaux pour des groupes comme New Order, Megadeth ou R.E.M. Quelques années plus tard, il s’est essayé au cinéma, avec le film Johnny Mnemonic avec Keanu Reeves. Pas vu celui là. Véritable touche à tout, il s’investit dans la photographie, la sculpture, la peinture ou la musique en rejoignant le groupe de sa compagne en tant que bassiste.

  • La visite :
  • L’hôtesse de caisse m’annonce que l’entrée est gratuite alors que j’avais préparé ma monnaie. Aaahh ? Cool ! On apprécie mieux les visites quand elles sont gratuites. Bon signe.

    Second bon signe : les appareils photos sont autorisés ! Bon, à l’exception des flashs. Rien à voir tout de même avec les grands musées parisiens…

    Ah oui ! Une dernière chose qui peut peut-être encourager certains à aller au musée : un musée est un lieu de repli sûr, avec le rayon surgelé des grandes surfaces ou les salles de cinéma pour échapper aux fortes chaleurs estivales. Et puis lorsqu’il fait froid, on est au chaud… et au calme.

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    L’exposition qui se tient au premier étage débute par quelques coupures de presse sur l’artiste, son travail et sa fascination pour les médias de masse comme la télévision, le cinéma, la bande dessinée, la presse ou la littérature dans lesquels il trouve l’inspiration nécessaire pour la création de ses œuvres.

    Allons voir maintenant le travail de l’artiste…

    On tombe d’abord sur une série de douze reproductions de billets américains, des dollars si vous préférez, recto-verso en noir et blanc…

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    Des photocopies ?

    Plus loin, sur les murs blancs immaculés, on trouve des œuvres beaucoup plus grandes (d’1m50 à 3m de haut) sur un seul ou plusieurs panneaux, en noir et blanc toujours, représentant…

    un groupe de Métal en concert…

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    l’intérieur d’une cathédrale illuminée par les rayons d’un soleil mystique…
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    des champignons atomiques…
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    des armes à feu pointées vers les visiteurs…
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    les tragiques événements d’un certain 11 septembre :

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    et on passe aussi devant des tsunamis ou des gueules béantes de requins terrifiants :

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    Alors, je vous entends dire : « mouais, bof, ce ne sont que des photos en noir et blanc comme tant d’autres, blablabla… » Justement non ! Pas des photographies en noir et blanc mais des dessins exécutés au fusain et à la mine de graphite !!! Remontez voir, recliquez sur les photos (celle de la cathédrale par exemple) et appréciez le travail de l’artiste !!!

    Bluffant, non ?

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    Chaque dessin a nécessité deux mois de travail. Enfin, moi, toutes ces nuances de blancs, de gris et de noirs, la maîtrise des effets d’ombre et de lumière, j’accroche complètement.

    Pour l’explication, Robert Longo cherche à traduire la vie d’aujourd’hui, dans tous ses aspects y compris les plus sombres. D’après lui, le fusain permet d’exprimer la noirceur du monde agressif, violent, proche de l’apocalypse dans lequel nous vivons.

    Même objectif, mais autre forme d’expression avec Death star (1993), une installation faite de poutres d’acier où est suspendue une sorte de boule à facettes, enfin, vue de loin…

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    mais lorsque l’on s’approche, on se rend compte que ce sont des balles en laiton et en cuivre (18 000 au total !!!) qui remplacent les miroirs pour rappeler les tragiques faits divers qui découlent de la libre circulation des armes à feu aux Etats-Unis, pays natal de l’artiste.

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    À la vue de toutes ces œuvres sombres, on serait tenté de lâcher un truc du genre : « Quel monde de mer**!!! » et, penser à se suicider, avec les 18 000 balles. Mais non.

    Ok, les champignons atomiques, les vagues géantes, les avions kamikazes dégagent une certaine puissance; ils impressionnent même par leur réalisme et leur taille monumentale quand on se trouve à quelques mètres d’eux; mais les sujets traités sont en même temps sublimés par le talent de l’artiste. On retrouve l’esprit des « Men in The Cities », visibles au Centre Beaubourg à Paris, qui lui ont permis de toucher un large public dans les années 80. Ses peintures d’ hommes et de femmes « anonymés » par leurs vêtements, figés dans leurs mouvements, convulsionnés, meurtris davantage par la solitude et l’individualisme des habitants des villes que par de vraies balles.

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    D’autres œuvres, plus oniriques, comme celles représentant des astres ou des visages d’enfants endormis, situées à proximité des champignons atomiques démontrent l’absurdité du monde dans lequel nous vivons.

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    Bon, si vous ne vous êtes pas ouvert les veines, on va passer à la collection permanente…

      La collection permanente :

    Elle occupe les deux derniers étages du musée. Comme je le mentionnais plus haut, le MAMAC est consacré à l’Art Contemporain, et presque exclusivement au Nouveau réalisme. Apparue en France dans les années 60, au même moment où le Pop Art était en train d’éclore aux Etats Unis, cette tendance trouve elle aussi son inspiration dans notre société de consommation. Les objets usagers, ou ce qu’il en reste, retrouvent une seconde vie grâce à l’imagination débordante des nouveaux réalistes. En suivant le parcours fléché de la visite, on traverse un espace réservé à Niki de Saint Phalle.

    Célèbre pour les sculptures animées de la fontaine Stravinski, située à côté du Centre Georges Pompidou à Paris, qu’elle a réalisées avec son mari, Jean Tinguely, nouveau réaliste lui aussi, NSP s’est surtout imposée sur la scène artistique française grâce à ses Tirs et à ses Nanas.

    En 1965, inspirée par les différents rôles de la femme dans notre société, et en particulier par celui de mère, NSP réalise ses premières Nanas en papier mâché, puis, quelques années plus tard, en polyester. Ces Vénus modernes par leur nom, sont facilement reconnaissables par leur petite tête et leurs attributs féminins démesurés.
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    les Tirs de NSP sont des planches de bois sur lesquelles on été fixés des objets de récup’, des tubes emplis de couleurs, le tout recouvert de plâtre puis percé à l’aide de tirs à la carabine. Cette nouvelle manière de peindre lance la jeune artiste sur la scène artistique internationale. La peinture finale, une planche éclaboussée de peinture comme saignée à vif, est l’expression des tourments de la jeune femme qui cherche à extérioriser ses démons intérieurs.

    Eh beh ! Fallait pas la chercher celle-là…

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    Tiens, une version moderne du célèbre « déjeuner sur l’herbe » de Manet, mais à regarder de loin pour mieux l’apprécier. Une oeuvre de 1964, d’Alain Jacquet.

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    On s’arrête à l’aire réservée à Arman.
    Arman, c’est le « Monsieur accumulation »; l’auteur de la fameuse sculpture, L’heure de tous, avec les grosses horloges entassées les unes sur les autres, qui se trouve près de la gare Saint Lazare.

    Arman était un collectionneur passionné, d’objets usuels: montres, armes, stylos, et d’objets d’art. Avec ses accumulations, l’artiste met en lumière ce que génère la société de consommation.

    En 1961, il crée la série des Colères, qui regroupe des objets détruits, coupés en tranches, comme ces moulins à café, ces cuivres ou cette contrebasse recollée sur un support mural.

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    Dans les Combustions (1963), ces mêmes objets sont brûlés.

    Un peu barrés, ces artistes, quand même…

    Yves Klein, un autre artiste niçois, est l’un des membres fondateurs du mouvement des Nouveaux Réalistes. En 1956, il met au point, avec l’aide d’un chimiste, sa fameuse formule du bleu outremer (ou bleu ultramarin) qu’il baptise IKB, « International Klein Blue ». Il finira par recouvrir des moulages, des éponges, puis exécuter des monochromes à l’aide de ce bleu lumineux qui donne en plus aux œuvres une texture de velours. Surprenant.

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    Pour l’anecdote, Arman était ceinture noir de judo et avait obtenu son quatrième Dan au cours de sa formation au Japon. Il était le seul français à avoir ce grade dans les années cinquante. Qui sait ? il y aura peut-être un jour un peintre champion de Force athlétique…

    La Cène
    , célèbre fresque de Léonard de vinci revue et corrigée par Andres Serrano

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    Andres Serrano avait déjà fait scandale en 1987 avec Piss Christ, une photographie représentant un crucifix immergé dans un verre rempli de l’urine de l’artiste !!! Le Christ y repose en paix paraît-il. RIP; « Rest in pisse », c’est ça qu’on dit en anglais ?

    Plus loin, notre regard s’arrête sur un défilé d’étranges bonshommes…
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    Allez, fini la gaspillage, le développement durable est décidément partout avec cette longue robe réalisée en 1999 par Enrica Borghi.

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    Vue de près, c’est monumentale !!! Je ne sais pas où elle est allée chercher l’idée. Cette œuvre a été conçue à partir de 5 000 bouteilles en plastique récupérées, taillées, puis liées entre elles par des poignées de sachets de supermarchés. Cette robe et sa traîne mesure cinq mètres de diamètre, quatre de haut et huit de long !!! Pourquoi dépenser une fortune dans une robe de mariée ?

    Le mot, la pensée, le slogan et l’écriture sont à la base de l’œuvre de Ben, alias Benjamin Vautier. L’écriture Ben est depuis devenue sa marque de fabrique et de reconnaissance.

    Sa « Cambra« , sorte de musée dans le musée, à l’intérieur duquel sont exposés des pots de peinture, des cadres sans photo, des panneaux couverts de pensées, de slogans, est un condensé de son œuvre…

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    Je voudr… Comment ? Et le soleil niçois ? Ah oui, c’est vrai… Pour en profiter, il suffit d’emprunter l’escalier qui mène aux terrasses du musée, au troisième étage, semblables à de petits îlots reliés entre eux par des passerelles…

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    Jolie vue, non ?

    Voilà, la visite est finie; et mon article aussi, ouf !

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