S’il y a bien UNE chose qui m’a gênée en arrivant dans ma « salle d’accueil pour l’intersaison », c’est l’absence de magnésie, la poudre qui rend fort. Une salle de fitness se doit d’être propre-nickelle pour attirer la clientèle et la magnésie en poudre, il faut bien l’avouer, c’est salissant.
Mes premières séances de soulevé de terre ont été un peu laborieuses, à cause de la barre qui me glissait des mains à partir de 120 kilos. Même avec des gants, il m’était impossible de dépasser 3 reps à 140 car le poids de la barre ne faisait que les retirer.
Alors, bien sûr, j’aurais pu utiliser des sangles, mais honte à moi, je n’ai jamais pris la peine de m’entraîner à les mettre. Et puis il restait UNE solution : la magnésie en poudre, ok, ça tâche, ok, ça peut être mauvais pour les poumons, mais la magnésie liquide ? Celle qu’utilisent les grimpeurs pour éviter de salir les parois rocheuses ou les murs d’escalade. J’avais lu sur des forums de varappe que la magnésie liquide était efficace. Le moment était venu de l’essayer.
Aspect et application : la magnésie liquide est en fait crémeuse. Il est préférable de faire un test au préalable sur une petite partie de la peau pour observer une éventuelle réaction au produit. Si le test est concluant, une petite noisette de crème sur la paume d’une main, que l’on étale rapidement avec l’autre main, est largement suffisante. N’oubliez pas les doigts ! Au bout de quelques secondes, une sensation de fraicheur envahit vos mains à cause de l’alcool qui s’évapore. Et puis, ça y est ! Les mimines sont légèrement blanches mais surtout parfaitement sèches !
Résultat : je peux vous dire que l’efficacité du produit est indiscutable : pas besoin d’en remettre au cours de la séance, les mains restent sèches et le matériel est propre quand on a fini (juste de légères tâches faciles à enlever). Et puis je peux m’entraîner plus lourd puisque la barre reste bien en main.
Vais-je abandonner la poudre pour autant ? Ben, il y a tout de même un hic avec la magnésie liquide, c’est la présence d’alcool qui peut occasionner des réactions cutanées à long terme et il est contre-indiqué de l’utiliser sur des plaies ou des écorchures. En tout cas, il est encore trop tôt pour faire l’éloge de la crème.
Mais la grande différence qui fait que la crème ne remplacera JAMAIS la poudre, c’est ce qui se passe mentalement lors de « l’ablution » (notez la connotation religieuse du geste) avant de tenter un maxi, que ce soit à l’entraînement ou en compétition : en plongeant mes mains dans le bac de cette poudre blanche aux vertus magiques, je m’imagine déjà derrière ou sous la barre, je visualise intérieurement comment je vais la saisir, l’écartement de mes mains, le positionnement de mon corps, tout en invoquant les dieux de la force. Ce moment est sacré.
En revanche, l’application de la crème n’aide pas trop à la concentration : j’ai plutôt l’impression de m’étaler une crème solaire. J’suis pas en vacances, b*** de m***! j’m’apprête à tirer une barre ! Et puis en regardant la paume de ma main, il y a un effet « fiente de pigeon » qui donne moins de grandeur à ce rite solennel.
Conclusion : la crème est adoptée pour les entraînements (hop! dans le sac de sport) et la poudre est maintenue pour les tentatives de record.
Je me demande si ça marche sous les aisselles…