Le médecin du sport

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L’angoisse lorsqu’on consulte un médecin que l’on ne connaît pas pour une blessure liée à la pratique de son sport préféré, c’est d’entendre des discours d’un autre âge, du type : »Mais, malheureux, les squats sont mauvais pour les genoux! » ou « le soulevé de terre va vous ruiner le dos! » et s’en voir proscrire illico la pratique régulière.

Après trois quarts d’heure d’attente dans la salle d’attente (qui pour ce coup, portait bien son nom) en compagnie d’une vieille dame accompagnée de son fils et de son petit fils, d’un couple à la quarantaine bedonnante, bref que des sportifs, le médecin m’invite à rejoindre son cabinet.

En regardant son physique très fin, je me demande s’il pratique un sport et si oui, lequel ? marathon ? tennis ? golf ? peut-être un halterophile ? on ne sait jamais…
Il me questionne sur la raison de ma venue et je lui explique mon problème et l’urgence de la situation, vu que j’ai une compétition dans un mois.

Il me dit alors d’enlever mon pantalon et, en voyant mes cuisses, il me pose « LA » question qui lui fait perdre 30 points sur l’indice 100 de confiance que je lui donnais: « Vous prenez des produits ? »
Moi : « Ben non, je pratique la musculation depuis de nombreuses années ».

C’est toujours navrant de voir qu’une musculature qui sort de la normale soit si vite associée au dopage. Si les muscles sont régulièrement sollicités, ils se développent et gagnent en force. C’est comme l’endurance pour un athlète de triathlon, la souplesse pour une gymnaste ou la dextérité pour un pianiste ou un guitariste : c’est le fruit d’un travail régulier et souvent très long.

Il manipule ma jambe, la plie plusieurs fois en orientant mon pied et ma cuisse un coup vers l’intérieur, un coup vers l’extérieur. Rien, pas de douleur. Il tâte le tendon rotulien, le quadriceps et il ajoute : « vous avez pris tout ce volume en 6 mois ? »
Là, un buzzer retentit dans ma tête et je vois apparaître une barre de vie, comme dans les jeux vidéos, qui se vide encore de 20 points (souvenez-vous des 30 qu’il avait perdus avec sa première question).
Je lui réponds : « ben, je n’avais pas tout perdu, mais on récupère très vite ».

Mais, enfin, il ne s’est jamais rendu compte qu’un patient qui a gardé un plâtre au bras ou à la jambe pendant plusieurs semaines, pouvait récupérer très vite le volume musculaire et la force perdus après quelques séances de rééducation ?

Et pis, non, sur ce coup, il perd 10 points de plus pour son impressionnabilité à la vue d’une cuisse. Il n’a jamais soigné des rugbymen ou des cyclistes ?

Il me demande ensuite de me mettre debout et de faire une flexion sur une jambe. Et, là, oui, j’ai mal.
Il m’annonce le diagnostic: « c’est bien une tendinite. Et là, on ne peut rien faire sinon ménager l’articulation douloureuse ». Ben, ça, merci, je le savais. « Je vais vous prescrire des anti-inflammatoires. Vous désirez des séances de kiné ? » Ben oui, au moins ça. Je ne serais pas venu sinon.

Allez, hop, moins 10 encore.

euh? pas de radio ? ni d’echographie ou d’IRM pour voir l’état de mon tendon? la question me brûlait les lèvres, mais je ne sais pas pourquoi, je n’ai pas osé la poser.

Enfin, après le règlement de la consultation, le médecin, inconscient du sort qui se jouait, termine par: « vous savez, il ne faut pas suivre les entraînements de champions que l’on trouve dans les magazines ».

Euh, il me prend pour un kéké qui débute? Je n’ai jamais suivi ce type de programme et c’est même l’un des premiers conseils que je donne aux jeunes de ma salle. Bon là, il l’a mérité son GAME OVER qui aujourd’hui clignote en rouge au-dessus de sa tête.

Déçu, je suis sorti du cabinet avec mon ordonnance et ma tendinite. Il ne me reste plus que le bouche à oreille pour trouver un médecin du sport, compétent dans ma discipline, si ma tendinite ne guérit pas. Ah oui, et puis il y a aussi cette fameuse clinique. Mais avant, je dois prendre rendez-vous chez un kiné, et là encore, je ne sais pas ce qui m’attend …

3 Comments

  1. Bonsoir,

    Un bon médecin du sport, en cas de récidive. Dr Courroy clinique Nollet à Saint Ouen.
    Opération d’une tendinite rotulienne, il y’a plus de 10 ans, depuis plus aucune douleur, ça c’est mon conjoint.

    Pour moi tendinite du tendon d’Achille, pourquoi j’ai été voir un orthopédiste à proximité quand ça m’est arrivée…
    Au bout de 6 mois, j’ai quand même pris la décision d’aller le voir , et oui j’aurais du le faire avant. La guérison aurait sans doute été plus rapide,
    Il a vraiment pris le temps d’ausculter mon pied dans tous les sens, et suivit d’un interrogatoire, et même un petit dessin pour expliquer ma blessure.
    Il m’impressionne toujours autant.
    examen prescrit : écho Doppler fait par un radiologue qui à l’habitude de voir des sportifs, et qui a pu me dire, que c’était une désinsertion du tendon.
    Toujours de la kiné, reprise de la course (euh quelques foulé), protocole fourni par mon kiné. Enfin j’espère voir le bout du tunnel.
    Ah sacré tendinite, quand tu nous tiens!!!

  2. L'ami des femmes mariées

    C’est un vrai charlot! Ca doit être un médecin du sport qui n’a jamais fait de sport de sa vie… Ca fait peur.

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