195 ou 200 ???

Vous connaissez l’âne de Buridan? Cette fable philosophique qui raconte la triste histoire d’un âne affamé et assoiffé qui n’arrive pas à choisir entre une botte de foin et un seau d’eau qui s’offrent à lui, à égale distance de lui. Pourquoi aller plutôt vers la botte de foin que vers le seau d’eau ? L’âne est entêté, il cherche des raisons d’aller plutôt vers l’un que vers l’autre. Choisir lui est impossible. Et là, il ne fait rien, ne mange pas, ne boit pas, réfléchit et meurt de faim et de soif !

Pourquoi je vous parle de cet âne ? Parce que samedi, au moment de choisir ma troisième et dernière barre au soulevé de terre, ben, je me suis retrouvé un peu dans la même situation, mais avec une issue quand même moins dramatique.

Les faits : je venais de réussir 190 kilos pour mon deuxième essai et je comptais atteindre enfin 200 kilos. Le dilemme, c’est que dix kilos me semblaient peut-être faire beaucoup pour ce dernier essai. Soit je réussissais et j’atteignais enfin mon objectif. Soit j’échouais et je restais à 190 kilos, une barre que j’ai déjà passée fin novembre… et nous sommes maintenant en février, ce qui signifierait aucun progrès. C’est presque jouer à quitte ou double. Autant choisir 195. Au moins, j’ai plus de chance de réussir cette barre que j’ai faite une fois, à la fin de la dernière saison. Oui, mais 195, c’est pas 200 ! Et puis, qu’est-ce que cinq petits kilos de plus que 195. Oui, mais là je suis à 190. Pour 200, ça reste 10 kilos ! Alors, 195 ? 200 ?

Le temps passe et il faut faire un choix. Choisir au hasard ? hors de question, même s’il n’y a aucun enjeu aujourd’hui, mise à part la volonté de faire plus que la fois précédente. Finalement, c’est la prudence (je n’ai pas dit la raison) qui l’emporte et plus tard, en réussissant, j’ai compris que trop de prudence … tue la prudence.

Enfin, tout ça pour expliquer que le choix des barres pour une compétition n’est pas une mince affaire.

Le choix de la première barre est importante. Éviter la bulle et mettre en confiance, voilà à quoi sert la première barre. Il arrive que cette barre « facile » paraisse plus lourde à cause de la fatigue ou d’un échauffement insuffisant ou mal géré. Et dans ce cas, choisir la barre suivante, c’est remettre en question la progression ou la stratégie (oui, on peut user de stratégies en Force) que l’on s’était fixée. La solution la plus simple : c’est l’entraîneur qui donne les barres, selon les capacités du jour de l’athlète, qui lui s’exécute. C’est peut-être la meilleure des solutions, mais à condition d’avoir un coach expérimenté qui connaisse vos ressources et vos limites. À défaut, c’est l’athlète qui décide. Comme je suis mon propre entraîneur, ça risque d’être pendant un bon moment encore une sacrée prise de tête…

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