Championnat fédéral FSGT d’haltérophilie

Oui oui, c’est bien écrit « haltérophilie » et vous êtes bien sur le blog de l’instit’ qui s’est lancé dans la Force athlétique. Ne partez pas !!!

Bon, c’est vrai, je dois faire mon mea-culpa : j’ai omis volontairement de signaler que j’avais participé en mars et en avril à deux épreuves qualificatives à ce Championnat qui s’est déroulé ce samedi à Bordeaux.

En fait, tout a commencé il y a trois mois lorsque le président de mon club m’a proposé de venir à ce Championnat qui tombait pendant le long week end du 8 mai, pour « accompagner l’équipe et prendre des photos ». Nous étions en février et comme je n’avais encore rien de prévu pour les longs week ends de mai, j’ai accepté en me doutant bien des intentions du bougre. « Accompagner et prendre des photos », ouais ouais… Et sans surprise, je l’ai vu venir par la suite avec ses énormes sabots quand il m’a proposé de tirer, même de petites barres, pour permettre à l’équipe de se hisser en haut du classement du Challenge du nombre, un classement qui récompense les clubs en fonction du total soulevé par ses athlètes.

Les squats et le soulevé de terre sont des mouvements incontournables dans une préparation haltérophile. Mais l’haltérophilie, c’est avant tout de la technique. Il y a onze ans, durant plusieurs mois, j’avais été initié aux deux mouvements olympiques et comme je ne pouvais pas intégrer des séances en plus de mon entraînement de Force par manque de temps, les deux épreuves qualificatives étaient une alternative pour « réactiver » ce que j’avais appris, en me convaincant que « la technique en haltéro, c’est comme le vélo », ça ne s’oublie pas…

Au final, je me suis présenté à cette compétition avec pour seul entraînement un total de 3 essais par mouvement et de quelques « gammes » en séries lors des échauffements.

Le lieu : le club de l’ASPOM de Bordeaux, orienté musculation-Haltérophilie-Force athlétique qui a accueilli une trentaine, voire une quarantaine d’athlètes, répartie en plusieurs catégories d’âge, de sexe et de poids de corps.

La pesée : Comme je m’étais qualifié dans la catégorie des moins de 83 kilos, j’avais tout intérêt à ne pas perdre de poids pour l’occasion. Je m’étais donc fait plaisir violence la semaine précédente pour me maintenir à 77,7 kilos. Je peux vous assurer que cela a été très dur…

La compétition :

D’abord, petit rappel sur ce qu’est l’haltérophilie, car nous sommes en France, et dans ce pays où ce sport est « très largement médiatisé », certains le confondent avec le culturisme…

Alors, pour faire bref, l’haltérophilie est une discipline olympique depuis 1896, dans sa forme la plus ancienne, qui comprend aujourd’hui l’arraché et l’épaulé-jeté, deux mouvements techniques qui associent vitesse, souplesse, coordination et équilibre, qui consistent à soulever la plus lourde charge au-dessus de la tête avec les bras tendus. On fait ensuite le total de la meilleure barre validée pour chaque mouvement pour départager le vainqueur. Bon, je vous passe les détails en cas d’égalité, etc.

  • Arraché :
  • Premier essai : je suis le premier de ma catégorie à passer. Je plonge mes mains dans la demie sphère de plexiglas pour les enduire de magnésie et je commence à me concentrer, comme je le fais habituellement pour n’importe quel mouvement de FA.

    Et là, j’imagine la surprise du public à la vue du gugusse aux grosses épaules et aux cuisses de catcheur qui se prépare à arracher la barre qui se trouve sur le plateau, ridiculement chargée à… 45 kilos. Comment ? 145 ? J’ai oublié le »1″ devant ? Non non, j’ai bien écrit 45 kilos. Eh, oh ! Je sais, c’est ridicule, et c’est d’ailleurs pour cette raison que je n’avais pas parlé de mes précédents essais ! Et puis, ma compète à moi, la vraie, c’est dans un bon mois ! Alors, je préfère ne pas me blesser et me concentrer sur ce que j’ai à faire : il ne manquerait plus que je la rate, cette barre de 45 kilos. Là, ce serait la honte !

    Le chrono numérique qui égraine les 60 secondes accordées pour réaliser l’essai est lancé. Je saisis la barre, en prise très large, que je crochette, en enfermant mes pouces avec mes doigts. Je fléchis les jambes, je place mes épaules légèrement en avant et je regarde devant moi. J’oublie le public, les trois arbitres qui vont m’attribuer soit une lumière verte si l’essai est jugé bon, soit une rouge en cas de faute ou d’échec. J’écoute le silence… J’ai le temps encore, 30 ou 40 secondes peut-être. Je respire lentement. Je visualise ce que j’ai à faire… Je place mon dos droit, j’inspire profondément et je bloque l’air dans mes poumons. J’amorce le tirage : je me relève, en essayant de marquer une accélération. Le dos toujours droit, je me redresse en montant en extension sur la pointe des pieds, enfin, j’essaie de le faire au mieux, en gardant les bras tendus. La barre se situe suffisamment en hauteur pour me laisser le temps de chuter pour la récupérer bras tendus toujours, mais en position accroupie. Je suis stabilisé, je peux enfin me mettre debout, toujours la barre au-dessus de la tête, avec les bras tendus et attendre l’ordre de l’arbitre central de poser la barre à terre. L’essai est validé.

    Second essai : 50 kilos et c’est encore à mon tour. Je n’ai qu’une minute-une minute trente tout au plus pour me reposer. Roland, un des coachs, me signale de commencer l’accélération après le passage des genoux. Il a entièrement raison, c’est comme au soulevé de terre. J’écoute son conseil et j’arrache la barre avec beaucoup plus d’aisance.

    Troisième essai : 55 kilos et c’est toujours à mon tour. Ben, mince ! J’aurais pu tirer en même temps que les cadets ou les féminines ! Une des principales difficultés à l’arraché, c’est de doser à la fois la force du tirage et la trajectoire de la barre, au risque de l’envoyer trop en arrière ou trop en avant et de perdre alors l’équilibre quand on est accroupie. J’irais même jusqu’à penser que ce mouvement est aussi proche du sport d’adresse que de la force. J’aurais pu peut-être monter jusqu’à 60 kilos, mais ma préoccupation est de réceptionner correctement la barre sans me blesser : Il ne manquerait plus que je m’esquinte une épaule ou que je m’arrache un biceps. Autre difficulté : la pratique régulière du couché qui a l’inconvénient de nouer les épaules alors que l’arraché demande justement énormément de souplesse. À 55 kilos, je prends davantage conscience de mes raideurs.

    Je me relève et le dernier essai est validé.

  • Epaulé-jeté :
  • Contrairement à l’arraché, l’épaulé-jeté se fait en deux temps : l’épaulé, où l’on amène la barre sur les épaules puis le jeté où l’on jette la barre à bout de bras au-dessus de sa tête.

    Premier essai : 70 kilos. Le tirage de la barre est similaire à celui de l’arraché, sauf que la prise est égale à la largeur des épaules. Quand on tire 200 kilos au soulevé de terre, on peut se permettre d’épauler 70 ridicules petits kilos. C’est le jeté, pour moi qui le pratique en fente, qui est plus délicat. Mon essai est jugé bon.

    Deuxième essai : 80 kilos. Je n’avais pas tenté cette charge lors de mes précédents essais. Je parviens encore à l’épauler avec une relative facilité puis à la jeter.

    J’ai souvent entendu dire aussi qu’il fallait absolument éviter le couché quand on fait de l’haltérophilie au risque de jeter la barre en avant. Je peux vous affirmer que c’est faux, la preuve : je me tiens debout, toujours pour ce second essai, la barre de 80 kilos sur les épaules. Hop-là! Je donne l’impulsion suffisante pour jeter la barre au-dessus de moi et PAF !!! Quelle andouille ! J’accroche ma mâchoire au passage ! L’uppercut que je viens de me recevoir ne m’empêche pas de finir correctement le mouvement, mais j’ai conscience d’avoir eu la chance de serrer les dents lors de l’effort. La barre est bonne malgré tout.

    Troisième et dernier essai : sans hésiter, je prends 90 kilos, pour voir, et me permettre de rattraper un peu la faiblesse de l’arraché. J’aimerais choisir mes charges avec la même décontraction au soulevé de terre, tiens !

    Je les épaule, mais le souvenir de la récente rencontre entre la barre et ma mâchoire calme mon ardeur au moment de la jeter.

    La barre monte, mais je comprends que mon manque d’explosivité pour ce jeté va m’obliger à finir le mouvement par un développé, à la force des bras, ce qui est interdit et qui me vaudra à coup sûr au moins deux lampes rouges. Je préfère abandonner. Dommage, en découvrant mon essai sur la photo, je me rends compte que cela s’est joué de peu.

    championnat d'haltéroFSGT2009 076_edited

    Mes perfs pour ce Championnat :

    1. Arraché : 55 kilos
    2. Epaulé-jeté : 80 kilos

    Total : 135 kilos

    Place : 3ème, Médaille de bronze. 15 kilos derrière le second qui a dû consacrer une saison pour se préparer. Finalement, cette idée me réconforte, en me disant tout de même que ce total représente presque ce que je fais au développé couché et se situe en-dessous des minimas de la fédération officielle. Avec un peu d’entraînement, je peux toujours améliorer mes barres en rendant mon tirage plus efficace et, qui sait, participer de nouveau à cette compétition, au cours de laquelle j’ai pu rencontrer de charmantes personnes…

    4 Comments

    1. toi tu tes pas peter le nez lol

    2. Non, mais ça s’est joué à deux doigts.

    3. J’ai également participé aux championnat de France FSGT d’haltérophilie le 28 Mai 2010 à Ciboure (Pays Basque) dans la catégorie -76 kilos. C’était un réel plaisir. 75 à l’arraché, 95 à l’épaulé jeté. Je suis actuellement à l’ASPOM. Peut être à très bientôt qui sait… 😉

      • Jolies perfs ! Je n’ai malheureusement pu participer à cette Finale qui se déroulait à Ciboure cette année. J’aimerais pratiquer l’haltéro de façon plus assidue si mon épaule me le permet. Mais effectivement, à très bientôt, qui sait ?

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