C’est de la triche ! C’est écœurant ! Ce n’est plus du sport ! Non mais, vous les avez entendues ou lues, toutes ces réactions à propos de la Jaked ? Bon, je sais, j’ai un petit train de retard, mais je n’ai pas eu le temps de finir cet article le week end dernier.
Un petit résumé s’impose pour celles et ceux qui n’auraient pas suivi l’affaire : mercredi 22 avril, premier jour des Championnats de France de natation, à Montpellier, 13 records de France sont battus, dont 9 par des nageurs vêtus d’une combinaison proposée par la marque italienne Jaked, entièrement couverte de polyuréthane, donc encore plus flottante que les précédents modèles portés jusqu’à maintenant.
Le lendemain, Alain Bernard, équipé d’une nouvelle combinaison Arena, à la composition secrète mais probablement semblable à la Jaked, devient le premier homme à nager le 100 mètres en moins de 47 secondes.
Évidemment, beaucoup de voix s’élèvent, surtout parmi les entraîneurs et les nageurs qui ne bénéficiaient pas d’un tel équipement, pour dénoncer un « dopage technologique » ou la transformation de la natation en « sport mécanique ».
La polémique a repris ce dimanche avec le nouveau record mondial établi par Frédérick Bousquet, serré dans sa Jaked dans l’épreuve du 50 mètres à ces mêmes Championnats de France.
Je ne sais pas pour vous, mais la combi à 300 euros, qui nécessite 30 bonnes minutes pour être enfilée à l’aide de gants et dont l’efficacité, si j’ai bien compris, est garantie pour cinq utilisations m’a fait immédiatement penser aux maillots et aux combinaisons portés en FA.
Le débat sur le port des combis existe aussi en FA, mais les différentes fédérations ont réglé le problème depuis un moment déjà : par exemple, la FSFA sépare les athlètes équipés des athlètes non équipés, la FSGT interdit tout simplement les combinaisons, l’AFFFBB, au contraire, les impose (si j’ai bien compris le règlement), et la FFHMFAC, LA fédé officielle ben… eeeuuuhhh ? Pour le moment, ben… les athlètes équipés et non-équipés se retrouvent dans les mêmes compétitions, hormis certaines manifestations comme le Challenge Jean Villenave, et le débat a toujours lieu. Bon, il semblerait qu’une distinction entre les deux manières de concourir est à l’étude, mais pour le moment, certains athlètes raw préfèrent tirer dans les autres fédérations pour cette raison. On dit pourtant que l’union fait la force… (athlétique ?)
Pour en revenir à la natation, la combinaison fait-elle toute la différence ? Bien sûr que oui, la combinaison permet de doper les performances; il suffit de voir les perfs réalisées par des nageurs qui ne figuraient pas dans la catégorie des favoris pour ces Championnats. En Force athlétique, il est possible de gagner 30 kilos au couché avec un maillot, et que peut-on dire de l’association bandes de genoux-combi pour le squat ? Encore faut-il maîtriser cet équipement et la Jaked n’est apparemment pas efficace pour la nage papillon.
Peut-on pour autant parler de « dopage technologique » ? Brûlons alors les perches en fibre de carbone, légères et flexibles, qui ont permis de passer la barre des 6 mètres et reprenons les bonnes vieilles perches en bambou. Abandonnons les vélos actuels, ultra-légers, des cyclistes pour les bons vieux vélos en acier et équipés de boyaux de chat (ah non, des boyaux tout court, ceux de chat, c’était pour les cordes des raquettes). Et je ne parle pas des sports nautiques, les sports de glisse, comme le ski, ou les sports de raquettes, avec les dernières raquettes qui absorbent les chocs, les sports automobiles et j’en passe.
Les puristes qui regrettent l’époque où les nageurs n’avaient que pour seul équipement le maillot de bain doivent se rendre compte que les nageurs qui sont poilus ou qui ont la peau grasse sont désavantagés à côté d’athlètes à la peau offrant une moindre résistance à l’eau. Seule une combinaison permet de gommer cette inégalité. En athlétisme, les starting-blocks, le revêtement des pistes ou les chaussures à crampons ont permis de gagner des secondes au sprint. Idem, autant les supprimer et revenons aux courses sur terre battue, avec de simples chaussures de sport et une position de départ sur le pied d’appel, comme on le voit dans les cours de récréation.
Et puis, même sans les combinaisons, les dés sont pipés par d’autres paramètres anthropométriques. Vous avez vu l’envergure des bras des nageurs par exemple ? Tous les athlètes ne sont pas logés à la même enseigne. En FA également, entre les athlètes qui ont des membres courts et ceux qui ont les membres longs, ceux qui ont une grande souplesse du dos, bien pratique pour ponter au couché.
Personnellement, je n’ai rien contre les combis. Je n’en porte pas encore, mais, juste avec les bandes de poignets pour le couché, je comprends ce sentiment de sécurité qui est mis en avant par les défenseurs de l’équipement.
Alors la Force athlétique et la natation livrent-elles le même combat ? Il est impossible de lutter contre le progrès quand on sait que le public, les médias et les sponsors veulent du spectacle. Mais le matériel doit être homologué dès le départ par la fédération et un record établi à l’aide d’un équipement qui sort d’on ne sait où ne peut être pris en compte. Enfin, l’efficacité ce ces combinaisons est telle qu’il serait judicieux de distinguer les épreuves sans combinaison et avec combinaison.
La FA et la natation sont peut-être en train de livrer le même combat, mais cette dernière a au moins l’avantage de rendre public ce débat par le biais des médias.
Bonsoir David,
Je m’appelle Sacha, on s’est déjà croisé 2-3 fois sur les plateaux de compèt (Départemental & Régional FA + DC). Je suis du club de Massy, je ne sais pas si tu te rappelles…
Bref, je consulte de temps en temps ton blog que je trouve bien sympa et je me permets de mettre uen remarque sur cet article que je viens de lire.
Je ne suis pas un anti maillot ou combi mais c’est vrai que je trouve embêtant que des athlètes puissent tirer avec ou sans équipement lors de la même compétition… Certains me diront: « bah t’as qu’à changer de fédé! ». Mais j’ai choisi la FFHMFAC car c’est la seule reconnue par le Ministère de la Jeunesse et des Sports (c’est encore un autre débat mais la multiplication des fédés nuit, je pense, à notre sport) et je n’ai pas envie d’évoluer au sein d’une fédé qui est marginale (pour un sport qui l’est déjà beaucoup! lol)
Bref, pour en revenir à notre sujet, c’est vrai que j’aimerais bien qu’au sein de la FFHMFAC il y ait une distinction entre « RAW » et « AVEC EQUIPEMENT ». Chacun a ses raisons d’utiliser ou non le matos, je reviens pas là dessus mais je pense qu’on est d’accord pour dire que les athlètes non équipés se retrouvent désavantagés…
La position de la FFHMFAC est un peu « la politique de l’autruche »… Ils se mouillent pas trop en laissant les deux cohabités au sein des mêmes compèts! 😉
De plus, je pense, c’est mon avis et ça ne regarde que moi, que l’organisation de compétitions sans matos pourrait contribuer au développement de notre sport et favoriser un meilleur regard des personnes extérieures et du grand public. C’est vrai que quand je parle autour de moi à des personnes qui ne sont pas du milieu, ils ont du mal à comprendre qu’un maillot puisse faire gagner 20 à 30kg (même si cela demande une technique spécifique et un important travail d’adaptation, on est d’accord!). ça fait un peu super armure magique! lol
Et surtout, je voulais te donner le lien pour un article de Marc Vouillot qui est lui un puriste du « sans matos » (ça permet d’avoir les deux visions…):
http://www.csnfa.com/toutsavoirDC/FORCE%20PATHETIQUE%20ET%20FARCE%20ATHLETIQUE.doc
Voilà, bon courage à toi pour tes prochaines compèts et bravo pour tes performances! Bravo aussi pour ton blog! Franchement, j’accroche bien! Continue comme ça!
@ +
Sacha
Bonjour Sacha,
je me souviens parfaitement de toi (quand on réalise 150 kilos au couché, à la claque et sans maillot, en – 75 kilos, on ne passe pas inaperçu !!! ) et je suis entièrement d’accord avec toi sur l’injustice des compétitions de la Fédération officielle qui mélangent les athlètes raw (sans équipement) et les athlètes équipés. Je sais que tu concours sans équipement depuis quelques saisons en FFHMFAC et je comprends à la fois ton choix et ton désir de voir tes performances enfin reconnues et récompensées à leurs justes valeurs. La fuite des athlètes raw qui préfèrent tirer dans les autres fédérations parce qu’elles font la distinction entre les deux manières de concourir est une perte pour la fédé officielle mais aussi pour la Force athlétique et le Développé couché seul. Comme toi, je souhaite que les choses changent.
Et les choses ont justement l’air de changer puisque Xavier de Puytorac, le président de la CSNFA propose une finale France de Développé couché non équipée. Tu trouveras la lettre sur ce lien :
http://www.club150kg-dc.fr/php/blog2/BlogClub150.php?id=344&qd=201001
Bon, pour le moment, cela ne reste qu’une proposition… Croisons les doigts pour que cette finale soit organisée.
J’ai lu la fameuse lettre de Marc Vouillot à propos de l’équipement. Le parcours de ce Grand Monsieur et son travail pour le développement de notre discipline imposent bien sûr le respect, mais je n’ai pu m’empêcher de sourire pour plusieurs raisons :
– son « coup de gueule » contredit certains passages de son livre, paru en 2005, dans lesquels il présente le matériel, donne des conseils pour placer les bandes, indique, sans s’indigner, qu’une combinaison de squat permet de gagner 20 kg (page 122), que les bandes apportent 20 à 30 kg de gain (page 123), ce qui nous amène à un gain total de 40 à 50 kg au squat. Pour le maillot (page 149), il évalue un gain de 20 à 25 kilos. Bien sûr, que sur un total, c’est énorme ! En 2010, l’immense majorité des athlètes équipés bénéficient des mêmes gains. Pourquoi ce coup de gueule aujourd’hui ? Pourquoi n’a-t-il pas intitulé son livre « La Farce athlétique » en 2005 ? Il peut toujours le faire avec une nouvelle réédition. Pourquoi n’a-t-il pas écrit cette lettre dès l’apparition de l’équipement au milieu des années 90 ?
– Ses arguments à propos de l’athlétisme, sport de référence, selon lui, en matière de performance athlétique, et en particulier à propos du saut à la perche (qui est justement un très mauvais exemple) : « un perchiste dispose t-il d’un maillot lui permettant de sauter plus haut ? » demande-t-il. Nous savons tous que les records des 50, 60 dernières années en saut à la perche ne résultent pas d’un maillot mais du matériaux de la perche.
Pour voir cette évolution, qui n’a rien à voir avec les performances physiques des athlètes, va sur ce lien (le graphique en page 2 contredit l’argument de Vouillot):
http://visio.univ-littoral.fr/revue-staps/pdf/196.pdf
Il ajoute « qu’en 40 ans la force n’a pas humainement progressé »… Le saut à la perche non plus et il est pourtant discipline olympique.
– Prétendre qu’une barre à 100 kg sans matériel est amplement suffisante pour envisager pousser 180 kilos avec un maillot tient tout simplement d’une mauvaise foi qui risque de causer beaucoup plus de torts à notre sport que l’équipement lui-même.
– Donner pour exemples Bill KAZMAIER, 300kg au développé couché sans maillot dans les années 70 ; Mike BRIDGES, 250kg au développé couché sans maillot et en – de 82,5kg dans les années 80, n’est-ce pas plébisciter des performances hors de portée pour le commun des mortels et donc douteuses ? (imaginons maintenant un couché du même Kazmaier mais cette fois dopé (puisqu’il ne l’était pas avant forcément) ET équipé d’un maillot « version Vouillot » qui lui procure facilement un gain de 240 kilos) : impensable ! L’haltérophilie, discipline que j’admire, mais tant louée par Vouillot pour sa crédibilité en matière de force humaine, a connu au cours de son histoire des épisodes peu reluisants et il n’était pas question de combinaisons.
Voilà pourquoi je souris en lisant la lettre de Marc Vouillot qui risque de tuer la discipline qu’il défend depuis des années.
Pour ma part, je ne mets pas la Force équipée et la Force raw sur le même plan et je cherche encore moins à les mettre dos à dos, ni relancer la guerre « Force athlétique VS Haltérophilie ». Il s’agit de sports différents, c’est tout. Les athlètes du saut en hauteur ne reprochent pas aux perchistes de sauter plus haut parce qu’ils utilisent une perche en fibres de carbone. Les médias et le public ne remettent pas en question les performances des perchistes actuels tout simplement parce que ces derniers ne se livrent pas à une « guéguerre » entre les « perches en bambou » et « les perches en fibres de carbone ». Je pense que nous devons concevoir La Force athlétique et le Développé couché Raw et équipés comme le saut en hauteur et la perche.
Pour terminer, j’aime m’entraîner et concourir aussi sans équipement. L’équipement procure tout simplement des sensations différentes, comme basculer par dessus une barre située à 6 mètres avec une perche. C’est une expérience; pas une préférence.
C’est maintenant à l’IPF et à la FFHMFAC de mettre les raw et les équipés sur le même pied d’égalité en organisant des compétitions raw et équipées.
Voilà, Sacha, ma vision du raw et de l’équipé et cela ne serait que justice que les athlètes comme toi puissent accéder au minimum à une finale nationale sans avoir à se plier au diktat de l’équipement.
Merci pour ton compliment à propos de mon blog et pour ta référence à la lettre de Marc Vouillot qui m’a enfin permis de rédiger les trois-quarts d’un article que je peinais à écrire depuis plus de trois semaines.
J’espère un jour dépasser, comme toi, la barre des 150 kilos au couché raw. Très jolie barre !!!
Sportivement,
David
Waou! Belle réponse! lol
Qu’on soit d’accord, je n’approuve pas à 100% les propos de Marc Vouillot et je suis d’accord que ses exemples ne sont pas forcemment les meilleurs. Mais je trouve que cela donnait matière à discuter et alimentait un peu le débat avec une vision radicalement différente!
Par contre, il est dommage qu’une personne aussi droite et digne que lui puisse se contredire avec des écrits passés. Je n’ai pas lu son livre et je cherche d’ailleurs à me le procurer… Je verrais alors par moi même 😉
La nouvelle du développement de la compétition sans équipement notament au DC serait une bonne nouvelle pour moi (même si j’utilise les bandes de genoux au squat). Mais je vois déjà arriver une multitude de critiques diverses à ce sujet! lol
Et ben oui, beaucoup demanderait alors qui est le vrai Champion de France? Qui est le plus fort? Celui qui tire avec ou sans équipement?
Il paraitrait légitime que le Champion de France RAW veut participer au Championnat d’Europe. Toutefois, sans l’utilisation du matériel, cela serait cause perdue…
Et encore une fois, cela créerait une fédé et un sport à deux vitesses et sèmerait la confusion aux yeux du grand public…
En fait, je ne sais pas trop quoi penser et j’ai du mal à imaginer une solution.
J’ai fait un choix depuis 2 saisons de tirer sans matériel (qui relève peut être de mon envie d’aller au bout de moi même sans équipement dans un premier temps) mais cela n’est pas figé. Peut-être que comme toi l’année prochaine, je voudrais connaître l’expérience de l’équipement… J’ai déjà essayé cette année le maillot de force à l’entraînement, les sensations sont complètement différentes!
Je souhaite vivement la distinction des compétitions avec ou sans équipement mais je reste persuadé que cela amènerait une mini-guéguerre au sein de la même fédé avec ses divergents et détracteurs… Bref, je pense que tu seras d’accord avec moi pour dire que ce n’est pas simple…
Pour l’instant le matériel fait partie du jeu et il faut donc l’accepter tel quel. Ceux qui comme moi décident de tirer sans matos pour des raisons qui leur sont propres n’ont qu’à donner le meilleur d’eux-mêmes pour atteindre les minimas sans se livrer à des comparaisons qui n’ont pas lieu d’être avec ceux qui tirent équipés. Leur performance reste tout à leur honneur…
Sur ce je te laisse et te souhaite bon entraînement en espèrant que tu passes encore de + grosses barres!
Je ne pratique pas la force athlétique en compétition, juste tout seul à la salle de sport pour m’entretenir. Mais je trouve que ces maillots devraient faire l’objet d’une compétition séparée. Je les perçois comme une forme de triche par rapport à ceux qui concourrent sans. Bien sûr, après on peut étendre le débat à d’autres formes d’équipement comme par exemple la ceinture lombaire (qui au final est plus un équipement pour éviter de se blesser le dos) ou les crochets de mains pour le soulevé de terre (que j’utilise pour éviter de m’arracher la peau… mais je ne fais pas de compétition).
100% des athlètes, équipés ou non, partagent votre point de vue. Malheureusement, depuis un certain nombre d’années, le Powerlifting équipé est devenu la norme à l’IPF (Fédération Internationale de Powerlifting) et à la FFHMFAC (la Fédération officielle en France). Les minimas sont d’ailleurs établis en fonction de l’équipement. De ce fait, l’immense majorité des athlètes concourent désormais avec des combinaisons; au niveau international, tous les athlètes sont équipés, contrairement à ce qui s’était passé en natation. On ne peut donc plus parler de triche. Le record du saut en hauteur masculin est 2,45m; celui du saut à la perche est 6,14m. Vouloir concourir dans une épreuve équipée sans équipement revient à vouloir faire du saut à la perche… sans perche.
Saviez-vous que le maillot et les combinaisons évitent aussi les blessures ?
salut a vous,
je vois que cette discutions na pas été relancés depuis longtemps, mais je poste quand meme…
dire de séparer les compétiteurs raw, des compétiteurs équipés est une chose quasi-stupide, les compétiteurs raw seront totalement dénigrés par les résultats et les charges bien plus importantes que ceux avec équipements…
comparés les chaussures a pointes ou les crampons des footballeurs avec les combis n’est pas normal, dans les premiers cas, ils servent avant toute choses a ne pas glisser, pour ma part il faudrait comparer les combis au petit moteur qu’un cyclistes avait utilisés, du matériel utilisés uniquement pour aidés le sportif dans ses performances et non pas pour le protéger…
pour ma part seul les bandes a genoux pourrait être utilisés, en effet lorsque l’ont squat avec une charge qui avoisine 3 fois sont poids commencent a être dangereux pour les genoux, le powerlifteur possède la force pour remonter de tel charges mais risque de se blesser, avec les combis il n’a pas la force et c’est bien le maillot qui remonte la charge.
je suis contre l’utilisation des maillots, cela n’a plus rien a voir avec des mouvements de base pour mesurer la force pur des athlètes. les combis sont maintenues apparemment jusqu’en 2013 ou un truc du genre, le débat reprendras il me semble (je doute que quelques choses ne changent vue que les minimas ont augmentés), donc d’ici la ceux qui voudront être au top des finales nationales ou pour les meilleurs en sélections nationales et pour encore les meilleurs participer au championnat d’europe et du monde il va falloir s’adapter!
L’affaire Cancellara et de son vélo motorisé n’est absolument pas comparable avec l’équipement utilisé en Powerlifting. Le coureur en question concourait, à l’insu de tous, avec un matériel trafiqué, non conforme au règlement de la fédération de cyclisme. Il s’agit là d’un acte de tricherie. Dans les compétitions de Force athlétique, l’équipement (dans sa totalité, des bandes aux combis, en passant par les chaussettes) est rigoureusement réglementé et vérifié. Toute modification ou non conformité au règlement obligerait l’athlète à ne pas concourir avec le matériel défaillant au risque d’être sanctionné.
Autre mauvaise appréciation : au vu des différences des performances avec et sans équipement, séparer les compétiteurs raw des équipés est juste et l’immense majorité des compétiteurs en font la demande. Sachez, de plus, qu’aucun athlète dans le milieu de la Force n’est dénigré par ses performances qu’elles soient raw ou équipées. Le respect dû à un athlète ne tient pas à son niveau mais à l’image qu’il véhicule. Le recours aux produits pharmaceutiques est, à mon sens, bien plus critiquable…
Enfin, apprenez que les chaussures à pointes améliorent l’adhérence et donc la performance. Faite courir un 100 mètres à un même athlète sur une piste à revêtement synthétique parfaitement sèche avec une paire de running traditionnelle, puis la même distance – dans les mêmes conditions – avec une paire de chaussures à pointes. Dans les deux cas, le coureur ne glissera pas… sauf s’il a deux pieds gauches. En revanche, le chrono affichera une différence non négligeable. Ôtons également les starting-blocks… Et puis tant qu’on y est, enlevons les chaussures… et le revêtement « qui glisse ».
Alors, equiped or not equiped ? That’s the question… surtout chez les non initiés. Dans les deux formes, la performance reste numérique et le développement de la force passe par un entraînement progressif, spécifique, sans maillot, découpé en cycles… C’est ce que j’explique depuis maintenant plus de trois ans sur ce blog.
Bonjour à tous.
Je passais par là et j’ai eu envie moi aussi de donner mon avis car j’ai déjà eu des discussions à ce sujet avec des pratiquants confirmés.
Je suis d’accord avec Igor qui pense qu’il faudrait des compétitions séparées.
Je ne comprends pas bien pourquoi Pierre écrit « séparer les compétiteurs raw, des compétiteurs équipés est une chose quasi-stupide, les compétiteurs raw seront totalement dénigrés ».
Pour ma part, je pense tout à fait le contraire.
De mon humble point de vue de néophyte, faire concourir des athlètes non-équipés entre-eux permettrait justement de leur laisser la possibilité d’exprimer le maximum de leurs capacités et leur donner les chances de podium qu’ils ne peuvent approcher lorsqu’ils sont mélangés aux équipés. Pourquoi penser que les gens sont stupides et ne pourraient pas faire la part des choses? Ils sauront que les perfs des non équipés mesurent la force pure, et que les perfs des équipés mesurent la force (bah oui, le maillot ne doit pas beaucoup aider à pousser dans les gambettes tout de même, et puis moi, même avec un maillot, je ne soulève pas plus de deux barils de lessive de la mère Denis! ) associée à la technique et aux progrès des équipements. Ce sont deux choses distinctes, et il me semble que les personnes qui s’intéressent à ce sport sauront faire la part des choses et apprécier chaque manière de faire.
De plus, rien n’empêcherait un athlète de participer aux compétitions équipées et non-équipées. Par contre, je pense comme Sacha que ça risque de provoquer une petite guéguerre entre certains groupes dont l’étroitesse d’esprit ne permet pas l’ouverture aux autres.
Je rejoins l’avis de David quand il dit que l’équipement ne peut pas être considéré comme une tricherie. Je ne connaissais pas cette histoire de petit moteur caché sur le vélo. Mais ça me fait beaucoup penser aux produits plus ou moins licites que certains « athlètes » prennent pour booster leurs perfs. Si le corps est à l’athlète de Force ce que le vélo est au cycliste, alors je pense que les petites pilules sont aux muscles ce que le petit moteur est au vélo… Là est la véritable tricherie, parce que tout comme le petit moteur, c’est caché, en dehors du règlement. Par contre l’équipement est strictement règlementé. ça fait partie de la pratique actuelle, il faut savoir vivre avec son temps…
Sur ce, je vous souhaite à tous des barres de + en + grosses, comme dirait Sacha.