Bon, eh bien, je comptais faire un super compte rendu de ma compétition de ce week end et annoncer de nouveaux records personnels, mais vu le contexte, à la place, et toujours dans l’optique de populariser la Force athlétique, je vais en profiter pour aborder enfin la question de l’équipement.
En effet, en Powerlifting, il y a deux manières de concourir : en raw, c’est à dire avec pour seul équipement la ceinture et les bandes de poignets, et équipé, avec l’utilisation d’un maillot spécial pour le développé couché et d’une combinaison pour le squat et d’une autre pour le soulevé de terre (certains athlètes prennent leur combinaison de squat à l’envers pour le soulevé). Des bandes pour les genoux sont également utilisées pour le squat.
Certaines fédérations ne font pas la distinction entre les athlètes raw et les athlètes équipés. D’autres, au contraire, tiennent compte de la différence de performances entre les deux catégories. Car, oui, comme dans beaucoup de disciplines sportives, c’est l’équipement qui peut faire la différence … à condition de savoir l’utiliser.
Alors, j’entends certains se demander ce que ces tenues ont de particulier pour permettre de soulever plus lourd. Ben oui, tiens ! comment ça fonctionne ? En fait, cet équipement se porte très serré au point de nécessiter parfois l’aide de deux personnes pour l’enfiler et possède un système de coutures très résistantes et situées à des endroits bien précis. Lors de la descente de la barre, au squat ou au couché, le tissu emmagasine de l’énergie qui va être restituée lors de la montée.
Personnellement je dois avouer que je n’ai encore jamais essayé ce type d’équipement, mais je pense me « déniaiser » en 2009 avec, pour commencer, l’achat d’un maillot pour le couché, même si ma fédération n’organise pas de compétitions avec matériel, considérant qu’il augmente artificiellement les performances.
C’est d’ailleurs pour ce côté artificiel que les puristes de la Force s’opposent au port de ces combinaisons. Mais parce que les performances se trouvent augmentées, faut-il pour autant répudier l’idée d’utiliser le matériel mis à disposition ? Le débat reste de nos jours encore ouvert.
Pour ma part, non. Peut-on désavouer les performances au sprint depuis l’apparition en 1848 des chaussures à pointes ou des starting-blocks en 1930 ou des pistes au revêtement de résine de polyuréthane et de caoutchouc qui n’a plus rien à voir avec les pistes d’autrefois ? Les athlètes pourraient très bien se placer derrière la ligne de départ, sans cales, sans faire de trous dans le sol et courir sur une piste de terre battue avec une simple paire de chaussures de sport, comme mes élèves en séance d’EPS. Les perfs ne seraient pas les mêmes et, à mon avis, le spectacle serait beaucoup moins attractif. Et il en va de même pour le saut à la perche, la natation, le cyclisme, le ski (le kilomètre lancé avec les combinaisons aérodynamiques est un bon exemple) et j’en passe …
Enfin, l’autre raison de porter des combinaisons en FA est la protection. Soulever des charges deux, trois, ou voire quatre fois supérieure au poids de corps met les articulations, les tendons, les ligaments à rude épreuve. Au couché, les épaules subissent un stress important et le port du maillot très serré aide au maintien de celles-ci, et plus précisément de la ceinture scapulaire, au même titre que les bandes pour les genoux au squat. La combinaison de squat et de soulevé de terre assure un meilleur maintien du haut du corps.
Après, l’utilisation ou non de cet équipement est un choix personnel, selon les convictions, les objectifs et les finances de chacun.
Pour finir, l’équipement nécessite toutefois un usage particulier, technique pour être efficace. À défaut de vigilance, il peut être la cause d’accidents et ça, en laissant de côté la théorie pour la pratique et sans faire de jeu de mots avec le maillot, c’est une autre paire de manches …