Une triste disparition

L’heure est grave. Je refusais de me l’admettre. Cela me semblait complètement impossible, mais je dois l’accepter : j’ai bel et bien perdu Coach, mon fidèle carnet d’entraînement. Déchirant, non ?

Il y a encore quelques jours, je m’accrochais à l’idée de l’avoir égaré chez moi, rangé par inadvertance dans un tiroir, fait tomber derrière un meuble ou caché dans la doublure de mon sac de sport. J’ai cherché, cherché… sans résultat. J’ai interrogé le gardien du gymnase, les responsables de ma salle : walou, nada.

Ce brave gars de 12cm X 8cm, un peu dur de la feuille, faut quand même le reconnaître, m’accompagnait à chaque entraînement depuis ma reprise. Il un carnet incarnait ma mémoire, capable de me dire combien je soulevais à telle ou telle période. Il m’évitait de brûler les étapes en me donnant les charges à soulever, le nombre de séries et de répétitions. Il ne se froissait jamais s’il m’arrivait d’en faire un peu plus ou un peu moins que ce qui était prévu certains jours. Nous étions inséparables.

Aujourd’hui, Coach n’est plus. À l’heure actuelle, il se trouve peut-être dans le sac d’un joueur de foot, de rugby ou d’un boxeur, se tenant à carreau, tremblant comme une feuille, coincé entre une paire de chaussettes et des chaussures à crampons ou une paire de gants de boxe, complètement inutile pour son ravisseur puisque les progressions que j’y consignais étaient personnalisées. Il n’y a eu aucune demande de rançon… à moins que ce ne soit l’œuvre d’un fétichiste ! J’espère seulement qu’il n’a pas fini dans une poubelle.

J’ai compris qu’il était inutile de m’apitoyer sur son sort et que l’heure était venue de tourner la page… d’un nouveau carnet.

Coach II est quasiment la réplique exacte de son prédécesseur, avec un « petit plus » : sa couverture violette qui lui permet d’être assorti à ma serviette. Mais bon, c’est bien connu, on ne mélange pas les couvertures et les serviettes… À moins que ce ne soient les torchons et les serviettes, j’sais plus.. Enfin, bref, on s’en moque ! Maintenant, il ne lui reste plus qu’à se mettre régulièrement à la page …