La folle histoire d’Héraclès 2ème partie – les Douze Travaux et la « mort » de notre héros

La Mythologie grecque est un véritable bordel sans nom capharnaüm revu, corrigé et re-corrigé par des auteurs différents, où se mélangent personnages, lieux, relations incestueuses et conspirations en tous genres. Et, comme beaucoup de héros grecs, Héraclès fit les frais des manigances des Dieux…

Les ennuis avaient déjà commencé avant sa naissance. Héra fit retarder l’accouchement d’Alcmène, la mère biologique d’Héraclès. Cette intervention divine brisa l’avenir tout tracé du fils du roi des Dieux : le trône de l’Argolide ne revint pas, comme son père le souhaitait, à lui mais à son oncle, Eurysthée.

Quand Héraclès arriva à l’âge adulte, Héra, toujours emplie de rancœur, en remit une couche en le faisant sombrer dans une folie telle qu’il assassina sa femme Mégara et ses enfants. Revenu à la raison et pris de remords, il consulta l’Oracle de Delphes, la Pythie, pour savoir comment expier ses péchés. C’est à ce moment qu’Alcide prit le nom d’Héraclès et devint l’esclave d’Eurysthée pour se racheter. Celui-ci, aussi tordu que la Déesse, lui imposa dix travaux que seul un vrai Dieu était capable d’accomplir.

À 18 ans, Héraclès quitta donc sa proviiiince et se voyait déjà en haut de l’affiche rendit chez Thespios, souverain de Thespies sur ordre d’Eurysthée, pour tuer le lion de Némée qui décimait ses troupeaux et ceux d’Amphitryon.

Il tua l’animal, comme il se débarrassa des serpents de son enfance : de ses gros doigts toujours tout boudinés, il l’étrangla, il le dépeça et se couvrit la tête de sa peau en guise de casque.

En plus de la Léonté – la peau du lion – il se dota d’un autre attribut célèbre : une énorme massue taillée dans le tronc d’un olivier sauvage, bien plus efficace et mélodieuse qu’une lyre…

Pour le remercier, Thespios lui envoya chaque soir l’une de ses cinquante filles (!!!), les Thespiades. Héraclès qui croyait retrouver la même demoiselle – il était fort mais pas très finaud, je vous le rappelle – devint ainsi le père de… cinquante fils !!! On les appela les Héraclides.

Thespios, Thespies, Thespiades, Héra, Héraclès, Héraclides, on ne peut pas dire que les auteurs grecs se cassaient la tête avec les noms propres… ni avec les histoires vraisemblables.

Mais, peu importe, Héraclès était bien le fils de son père.

Il porta ensuite la toison en kevlar à son maître comme preuve du premier Travail accompli mais Eurysthée, caché dans une jarre – dans une jarre, faut pas déconner quand même… – nia l’effort de son esclave. Il annulera deux Travaux; les faisant passer de dix à douze. L’enc… !.

Les autres Travaux ne représentèrent qu’une goutte dans l’océan d’exploits d’Héraclès : il tua l’Hydre de Lerne, une créature à plusieurs têtes qui se régénéraient lorsqu’on les lui tranchait; il attrapa, avec ses grosses mains potelées, l’énorme sanglier d’Érymanthe qui terrifiait les habitants de l’Arcadie, une région du centre de la péninsule du Péloponnèse; ça va, vous situez un peu mieux ? ; il battit à la course la Biche de Cérynie, puis déclina le test antidopage en se justifiant de devoir abattre les oiseaux carnassiers du lac Stymphale. Il vola les œufs, puis comme le rappellera plus tard le célèbre dicton, les bœufs de Géryon. Il dompta les juments carnivores de Diomède, après avoir montré à ce dernier ses nouveaux talents de joueur de massue; il attrapa le taureau de Minos, futur papa du fameux Minotaure; ramena la ceinture de chasteté dorée de la Reine des Amazones; vola les pommes d’or, qui seraient peut-être finalement des oranges, du marchand jardin des Hespérides après s’être débarrassé de son gardien, Ladon, un dragon polyglotte à cent têtes. Plus fort que M. Propre, il nettoya les écuries d’Augias, dépassé par trente années de laisser-aller. Enfin, il termina en enchainant Cerbère, le célèbre chien à trois têtes, chargé de garder l’entrée des Enfers.

Bien plus tard, après deux mariages, quelques relations pédérastiques – fils de son père, mais grec avant tout – et entre deux exploits, Héraclès épousa Déjanire.

Au cours d’un voyage en compagnie de sa tendre et douce, notre Superman en peau de lion se mit en tête de traverser le grand fleuve Événos, en proie à une crue exceptionnelle. Héraclès, s’il pouvait facilement franchir l’énorme et puissant cours d’eau seul, ne pouvait le faire en portant son épouse. Ben tiens, c’est bien les mecs, ça; courageux, mais pas téméraire… Un centaure, une créature mi-homme, mi-cheval, nommé Nessos qui gagnait sa vie en faisant franchir le fleuve aux voyageurs, offrit de porter Déjanire, tandis qu’Héraclès nagerait de son côté. Arrivé sur l’autre rive, il vit que Nessos, en guise de salaire, tentait d’abuser de sa femme. Aie, quelle idée de vouloir se taper la femme d’Héraclès ! Furieux, le demi-Dieu prit une flèche enduite du poison de l’Hydre de Lerne, tuée lors des Douze travaux, et la décocha entre les omoplates du demi-étalon. Ce dernier, avant de mourir, dit à Déjanire de recueillir son sang pour l’offrir à Héraclès le jour où elle désirerait s’assurer de la fidélité de son mari pour l’éternité. Déjanire, forcément intéressée et un peu conne bonne, enduisit une tunique de ce sang.

Elle remit plus tard le précieux vêtement à son époux lorsqu’elle comprit qu’il s’était épris d’Iole, la fille du roi Eurytos. Le fougueux amant sentit assez vite que l’étoffe le brûlait. En tentant de s’en défaire, il constata que sa peau partait avec, en lambeaux. Il comprit alors le piège dans lequel son épouse s’était laissé prendre : le sang du centaure, souillé par le poison de l’Hydre de Lerne, le tuait maintenant à son tour. Fort mal en point, le fils de Zeus fit ériger un bûcher sur le mont Œta et s’y jeta pendant que Déjanire se pendait.

Ne pleurez pas; l’histoire se termine enfin bien, enfin, pour Héraclès puisque ZeusAthéna ou Hermès – selon les versions – le fit monter sur le mont Olympe parmi les Dieux.

Là haut, Héra reconnut enfin Héraclès comme son fils. Il devint immortel et fut consacré Dieu des éphèbes. Il y épousa la Déesse de la jeunesse, Hébé, et ils eurent ensemble – et là, je dis : « eeeh beh ! » « pe-tit-joueur » – deux enfants. On comprend mieux pourquoi les Dieux descendaient sur Terre pour forniquer à tout va…

Voilà, en gros, l’histoire d’Héraclès. L’Hercule de la littérature romaine apparaît moins violent que son homologue grec. Il inspira des poètes, des dramaturges pour des comédies ou des tragédies, des compositeurs pour des opéras, des peintres, des sculpteurs, sans oublier… des producteurs italiens ou américains pour des péplums plus ou moins inspirés.

Hercule contre les vampires, c’était quand même du grand cinéma…

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