Chroniques (Critiques ?) de salle … (2)

Une bonne semaine s’est écoulée depuis mon adhésion à « la salle de remise en forme » (non, non, toujours pas de pub…) et la frustration commence à me gagner. Pourquoi ça ? À cause du matériel ? Non, je suis toujours ravi, enfin, quoique… Une barre olympique, une barre EZ et un banc incliné en plus auraient été les bienvenus, mais, en fait, cela vient d’abord du manque d’espace : la proximité des bancs et des appareils ne permettent pas de circuler aisément pendant les heures d’affluence, ce qui pose un problème de sécurité et de place quand on veut faire des mouvements pour les épaules ou les bras.
Je déprime aussi de voir la cage à squat ignorée, mésestimée à ce point, et surtout j’enrage de ne pas pouvoir l’utiliser. Le squat, c’est la base en Force athlétique, merde ! Alors, pour me consoler, je me suis essayé à la presse à cuisses horizontale, après 20 minutes de vélo, comme ça, pour voir. Mon genou semble n’avoir pas trop souffert de l’expérience, mais je me limiterai à 3 séries pour le moment, juste pour éviter que les quadriceps ne s’atrophient et qu’ils perdent toute leur force.

L’esprit y est surtout pour quelque chose en fait. Je ne parle pas de l’esprit fitness qui règne, chacun s’entraîne pour atteindre des objectifs personnels et je les encourage à poursuivre leurs efforts. Non, ce qui me gêne, c’est cette obstination pour une bonne partie des adhérents (qui, au vu de leur physique, ne sont plus des débutants) à charger leurs barres avec une multitude de petits poids. Avant-hier, par exemple, j’observais un habitué de la salle, un bon mètre quatre-vingt cinq, plutôt costaud, au couché. Sur la barre, quatre disques de 10 kilos étaient enfilés sur un côté et de l’autre, trois. Apparemment, il n’y avait plus un seul poids de 10 de libre pour faire l’appoint. A-t-il déchargé sa barre pour remplacer le tout par des poids de 20 kilos ? QUE NENNI !!! il a passé 5 bonnes minutes à attendre qu’un poids de 10 se libère !!! Mais bon, une fois le Saint Graal en main, il a pu enfin se préparer à faire sa série avec … huit disques de 10 kilos. Je pourrais donner d’autres exemples de ce genre comme les curls pour les biceps avec huit poids de 5 kilos (non, ce n’était pas le même gars).
En fait, l’idée c’est que plus tu mets de disques sur la barre, plus t’es fort. C’est comme quand, enfant, vous demandiez à votre mère d’échanger votre pièce de 1 franc contre 10 pièces de 10 centimes pour avoir le sentiment d’être plus riche. Comment ? vous ne l’avez jamais fait ? allez, cherchez bien… Vous avez dû le faire au moins une fois pour vos premières économies.

Mais le plus triste, c’est de voir certains négliger la technique pour soulever le plus lourd possible. Hier, au couché, avec un autre gars qui tentait de faire ses séries à 100 kilos (oui, vous remarquerez que les gens passent plus de temps au couché ou à faire les bras que les jambes dans la cage à squat), mais cette fois sur une machine guidée, qui, je le dis en passant, est « idéale » pour se flinguer les articulations. Je le voyais s’arc-bouter sur le banc, pas en train d’utiliser la technique périlleuse du pontage, non, il s’arc-boutait en prenant appui sur les cervicales (!!!) et faisait déplacer la barre sur un couloir d’une trentaine de centimètres, sans tendre les bras en position haute, ni descendre la barre jusqu’à la poitrine. Faisait-il du travail partiel ? vu le profil et la technique du type, je ne pense pas que cette méthode d’entraînement fasse partie de son répertoire, tout comme le travail en négatif, en isométrie ou en accélération compensatoire. Mais, est-ce de sa faute ? Pas vraiment. Je me devais d’intervenir mais je ne l’ai pas fait par crainte d’éveiller certaines susceptibilités. En revanche, un prof, malheureusement occupé à surveiller le bon maintien de l’ensemble postero-nichonnale d’une charmante blonde qui se déhanchait sur son stepper, aurait pu s’en charger.

Voilà pourquoi je n’aime pas trop les enseignes de la remise en forme. J’ai hâte de retrouver l’ambiance d’une vraie salle de sport, dont les critères de qualité ne sont pas les appareils à la mode (le power-plate, hum!) et le paraître, mais un esprit qui encourage la technique au service de la performance, la présence de compétiteurs et des barres avec des poids couverts de magnésie.

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